Logique épistémique et sémantique des attitudes propositionnelles
Depuis les travaux fondateurs de Frege (1892), Russell (1905) et Quine (1954), les contextes d’attitudes propositionnelle du type « croire que » et « savoir que » sont connus comme exemplaires de certains phénomènes d’opacité logique et référentielle : dans de tels contextes, les lois classiques de substituabilité d’expressions coréférentielles ou d’expressions logiquement équivalentes perdent leur validité. L’analyse vériconditionnelle des constructions épistémiques et l’examen de ces phénomènes d’opacité ont profondément contribué, dès les années 1960, à l’extension de la logique classique et à l’avancement de la sémantique formelle, en particulier grâce aux travaux de Kripke et de Hintikka en logique modale, ou à ceux de Montague en logique intensionnelle. Le présent travail a lui-même pour objet le traitement de certains problèmes d’épistémologie et de sémantique laissés en suspens en logique modale de la connaissance, et qui touchent de près ou de loin à la question de l’opacité des contextes épistémiques. La sémantique des énoncés de connaissance pose à la fois le problème de l’individuation des attitudes épistémiques les unes par rapport aux autres (savoir vis à vis de croire), mais aussi le celui de l’individuation du contenus des attitudes. Une partie importante du travail est consacrée au problème dit de l’omniscience logique et à son élucidation en logique modale propositionnelle, d’une part au point de vue de la sémantique et de la pragmatique des attributions de connaissance (aspect métareprésentationnel et statique du problème), de l’autre au point de vue des principes psychologiques censés gouverner la transition d’un état de connaissance vers un autre (aspect représentationnel et dynamique du problème). Une partie substantielle du travail est par ailleurs consacrée à la résolution des paradoxes sémantiques qui résultent du traitement citationnel des contextes de connaissance (Paradoxe du Connaissant, lien entre logique épistémique et logique de la prouvabilité). Deux autres parties sont actuellement en cours d’élaboration : la première traitera de la sémantique des questions et leur enchâssement dans les contextes épistémiques (savoir qui), la seconde de la logique épistémique quantifiée et de ses variantes.